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Souccoth ou la quintessence de l’amour

Ne laissons pas s’éloigner la fête de Souccoth sans emporter avec nous le message d’amour qu’elle renferme. Ce même amour qui régit nos relations avec nos proches, nos enfants, nos amis. Cet amour universel, magique et qui est pourtant devenu si banal.

Aujourd’hui, quand il s’agit d’aimer, nous pensons qu’il suffit de faire ce qu’il faut quand il faut. Un bouquet de fleurs livré à sa bien-aimée le lendemain d’une soirée romantique, un cadeau offert à son fils pour le récompenser, un autre à sa maman pour la fête des mères… De nos jours, sans nous en rendre compte, nous dirigeons l’amour que nous portons de manière organisée voire même systématique.

Mais qui donc nous apprend à aimer de cette façon ? Le cinéma, les livres, les contes et les histoires qui ont bercé notre enfance … Le système dans lequel nous vivons happe nos aspirations les plus naturelles et transforme notre cœur en centre de contrôle. Pourtant aucune règle ne doit déterminer l’amour sinon il devient un devoir. La frontière est si mince que beaucoup d’entre nous la franchissent en clamant haut et fort le fait d’être dans notre rôle. Mais ceci n’est pas de l’amour !

Qu’en est-il de l’amour filial ? Aimer son enfant est un sentiment tellement sincère et spontané. Nous n’avons aucun doute sur l’amour que l’on peut lui porter. Pour autant, l’enfant est le premier à le contester et défie sans cesse cet amour que nous donnons de tout notre cœur.

Savez-vous pourquoi ? Parce que ce même amour est souvent confronté à l’éducation que nous essayons de donner, nous plaçant dans des cases prédéfinies, le père, la mère, l’enfant, le bon moment, le mauvais moment, le bon rôle, le mauvais rôle….

Et c’est dans la rigueur de notre position que se perd l’essence même de notre amour.

Souccoth vient nous enseigner la meilleure manière d’aimer son enfant en 4 points :

1- Tout d’abord, c’est une fête qui ne correspond à aucun événement en particulier. Certes, nous commémorons la nuée qui nous a protégés dans le désert. Il s’agit donc de l’époque qui suit la sortie d’Egypte, mais nous n’y sommes pas du tout. Nous sommes le 15 Tichri sur le calendrier hébraïque, des mois avant la sortie d’Egypte. Alors pourquoi maintenant ? Car le véritable amour c’est faire quelque chose à un moment inapproprié, et non pas quand nous devons le faire ou quand il faut le faire.

Il serait aussi intéressant de se poser la question pourquoi la nuée ?  L’eau ou la manne sont des éléments bien plus importantes puisque sans eux nous n’aurions pu survivre dans le désert. La réponse s’accorde aussi avec l’amour : parce qu’elle est un « plus ». Elle n’est pas nécessaire, ce n’est que pour le confort. Un peu comme la cerise sur le gâteau, une friandise…

2- De plus, rappelons que nous sommes dans les jours de jugement. Dieu est dans la rigueur et la sévérité pendant ces jours puisque nous ne serons jugés qu’à la veillée d’Hoshanna Rabba qui a lieu vers la fin de Souccoth. Alors pourquoi nous offrir ces merveilleux momentS d’échanges, de joies et de  partages maintenant ? Dieu nous offre ce cadeau alors que nous sommes dans les jours de jugement afin de mettre en évidence que même dans ces moments-là Il aime ses enfants et nous donne. L’amour doit être un don.

3- Ensuite, il est écrit que la Soucca est valide si elle comporte au moins 2 murs et un retour de 10 cm (un tefah). Quelle est donc cette cabane dotée de seulement 2 murs ? Elle représente l’enlacement de Dieu. Le haut du bras, l’avant-bras et la main. Il nous prend dans ses bras dans un moment où l’on pourrait penser qu’on ne le mérite pas. C’est comme ça l’amour. On comprend là l’importance d’embrasser son enfant, de le serrer dans ses bras, de le rassurer.

4- Enfin, les lois qui concernent le commandement d’être sous la soucca ont une chose qui les différencie, elles ne prennent pas leurs importances dans la difficulté de l’accomplissement. La loi précise que s’il pleut, ou si nous ne sommes pas à l’aise, nous ne sommes pas obligé de rester sous la soucca. Plus c’est agréable mieux c’est. Que de l’amour, sans règles, sans contrainte. Pour que l’amour soit dit il faut que le cadeau soit du pur plaisir.

Le secret réside dans ces quatre points ! Il n’y a pas de moment défini pour manifester son amour, il est important d’enlacer son enfant, de lui offrir  un cadeau qui doit être inutile et sans contrainte, juste pour lui faire plaisir, comme nous le démontre Dieu à travers la fête des cabanes. Alors l’enfant saura qu’il est aimé et c’est dans cet amour inconditionnel qu’il va se construire.

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